Intervention au Conseil Municipal de ce Jeudi 22 Mars 2012
Nous ne sommes pas là pour « régler » des comptes ou faire des procés d’intention à qui que ce soit ; pas plus au Musée d’Art contemporain qu’à Mr Lambert et encore moins à son équipe. La preuve :
La délib du CG du 21 /12/ 1998, qui atteste que je suis le seul élu de gauche du CG (à l'époque dans l'opposition) à avoir voter POUR la délibération qui a permis à la Fondation Lambert de s'installer à l'Hôtel de Caumont.
Ma présence régulière de visiteur du Musée et de ses Expos
Il aura fallu 4 projets de délibération pour arriver, toujours dans de mauvaises conditions pour un débat municipal
Premièrement il est regrettablequ’une telle question (qui valait effectivement un vrai débat public et citoyen) soit traitée sous la seule forme du coup politique monté pour une signature médiatique, avant le 22 Mars, date à laquelle plus aucun acte ne peut se faire par l’état pour cause de réserve de campagne électorale. Ce coup, a entraîné une telle précipitation que la délibération proposée est construite de manière particulièrement floue et imprécise.
Deuxièmement, cette délibération part du principe qu’une convention va être signée (ou a été signée) entre l’Etat et Mr Lambert qui fait donation de son fond artistique. Personne n’a vu cette convention, encore moins son contenu. Personne ne sait qui s’engage et pour combien dans les travaux de reconstruction du Musée « nouvelle formule ». Seul est dit que l’Etat mettrait 8 M € dans un programme annoncé à hauteur de 20M€. Le flou en matière artistique cela s’admet : en politique ce n’est pas acceptable. Et dans le même temps nous n’arrivons toujours pas à avoir les rapports moraux et financiers qui devraient nous être soumis conformément à la convention qui lie l’association à la municipalité. Je ferais remarquer également que rien de précis n’est dit en ce qui concerne le fonctionnement à long terme de ce projet, ce n’est pas l’article 10 qui rassure de ce point de vue.
Troisièmement, des questions doivent être posées à Mr Lambert. Êtes-vous conscient que dans ce marché politique, tout pousse à considérer que si vous êtes le pot de fer, l’Ecole d’ Art est le pot de terre ? Que cette délibération est le lancement de l’un contre l’autre, et qu’il n’y a pas d’exemple historique qui montrerait que le combat est égalitaire ? Acceptez-vous que cette école historique de et pour la ville, soit ainsi malmenée, mal guidée et placée dans une grande précarité ? Il y a un intérêt populaire à Avignon et dans notre département effectivement, dans l’existence d’un musée d’art contemporain et du débat contradictoire qu’il peut nourrir ; mais n’est-ce pas ternir ce sens culturel citoyen dés lors qu’il porte atteinte à l’art lui-même dans son processus de formation ? Parce que tout le monde l’aura compris c’est l’Ecole d’Art qui payera lourdement les conséquences du coup politique et du coût de la facture. L’hôtel de Montfaucon risque d’avoir des relents de rapaces, c’est regrettable. Des années d’engagement peuvent être détruites sans retour possible, il y a une profonde injustice à penser que l’Ecole d’art est si brutalement inconsidérée et si rapidement placée devant un avenir aussi incertain. Nous ne participerons pas de cette opération.