Nous ne saurions déroger à la tradition, et cela avec sincérité. Mais comment ne pas rajouter notre sentiment et notre colère de devoir présenter de tels vœux en sachant que pour bon nombres de nos concitoyennes et concitoyens, ce qui est au menu, c’est rigueur, austérité, récession, et pour d’autres richesse, opulence et dédain républicain !
AVIGNON : 12242 ménages pauvres. Taux de pauvreté à 30%, 4éme place des villes les plus pauvres de la région « grand Sud » et dans un Département classé 8éme des 10 départements les plus pauvres de France !
Les 10 et 11 Décembre de cette année 2012, s’est tenu e à Paris la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. On est en droit de se demander si ce débat national qui s’ouvre seulement 12 ans après le « mythique » an 2000, ne nous renvoie pas aux périodes de grandes famines dont celle qui construisit la conquête révolutionnaire d’il y a plus de 200 ans !
Réduire la pauvreté quand la somme des richesses produites en France en 1975 n’était que de 250 milliards d’euros et qu’elle est de 2000 milliards en 2011 (prés de 10 fois plus !) : la pauvreté n’est pas un état naturel, elle est le fruit d’un système auquel il faut s’attaquer. Les pauvres ne peuvent pas partir dans des paradis fiscaux, eux. C’est cela que nous avons voulu dire avec force lors du débat budgétaire, en conseil municipal.
Les chiffres sont effectivement effrayants ; mais ils doivent surtout nous inviter à mettre en lumière l’inacceptable fossé qui se creuse dans notre société entre cette pauvreté grandissante et l’existence d’une insolente richesse.
C’est pour cela que les débats qui traversent notre ville depuis ces derniers mois sont au cœur d’un immense enjeu de solidarité. Service Public de l’eau, de la Santé, des Transports, de l’école et de la Culture : il s’agit de répondre par des politiques publiques de solidarité aux besoins d’une population de plus en plus fragilisée par des abandons successifs dans des stratégies de privatisation.
La hausse annoncée des dotations urbaines, est certes une bonne décision pour réparer des années de reculs budgétaires, mais elle ne résoudra rien sur le fond. Ce dont il doit être question, c’est la redistribution des richesses parce que cela est nécessaire à la réduction des inégalités.
Est annoncée une hausse de 50 % (de 50 millions en 2012 à 75 en 2013) de la dotation de développement urbain (DDU) pour les 100 communes les plus défavorisées comptant plus de 5 000 habitants, engagées dans un projet de renouvellement urbain et dont la population résidant en zone urbaine sensible dépasse 20 %. Un geste a minima qui va aider les villes en grande difficulté, mais ne résoudra pas tous les problèmes .
La pauvreté c’est effectivement aussi ce qui reste quand est passé le rouleau compresseur de l’austérité, c’est le produit d’une ville et une communauté d’agglomération qui reste l’arme au pied face aux enjeux de reconquête de l’emploi, et notamment industriel.
Notre groupe d’opposition reste quant à lui mobilisé sur le front de la justice. Pour Noël et la nouvelle année on aurait voulu une hotte plus et mieux chargée, mais 2013 sera pour et pour vous la poursuite des solidarités.
Pour le groupe Front de Gauche
A .Castelli-M.Clavel-P.Chevalier-Z.Haddaoui-M.Rieux